Monsieur le Ministre des Solidarités et de la Santé,
Le Collège Infirmier Français regroupe en son sein 23 organisations infirmières issues de tous les domaines et activités de la profession.
A ce titre, nous souhaitons attirer votre attention sur la nécessité de prendre en considération la légitime revendication que portent actuellement les infirmier(e)s-anesthésistes dans le cadre de la proposition parlementaire de loi visant à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification.
Depuis des années, cette spécialité infirmière espère une reconnaissance statutaire à la hauteur de son niveau d’étude, de son autonomie et de ses responsabilités. Nous constatons qu’elle apporte une véritable valeur ajoutée aux soins dispensés auprès des patients dans les salles de déchocages, les SAMU/SMUR, les réanimations, les blocs opératoires, les salles de surveillance post interventionnelles (SSPI), etc. Pour cela nous pensons qu’il faut véritablement prendre en considération leur demande.
Nos collègues sont les indispensables acteurs de l’anesthésie qui permettent au système de soins en France de garantir la réalisation d’entre 11 et 12 millions d’actes par an.
Les IADE évoluent de façon transversale dans les établissements de soins où ils constituent « la colonne vertébrale » dans les domaines de l’anesthésie, l’urgence, la réanimation et l’algologie.
Aujourd’hui plus que jamais, ils ont besoin d’être confortés et statutairement reconnus non seulement parce qu’ils contribuent à contenir les vagues virales successives que subit actuellement notre pays mais aussi parce qu’ils remplissent totalement les critères définissant une profession en pratique avancée.
Il n’est pas ici question de modifier le schéma développement construit autour des IPA mais il est aujourd’hui urgent de prendre soin des IADE car au regard de leur valeur pour le système de santé français, il n’est pas normal de les maintenir ainsi déclassés.
Pour l’ensemble de ces raisons, la société savante d’anesthésie réanimation (SFAR) soutient, elle aussi les la reconnaissance de l’exercice avancé des IADE et souhaite que soit maintenue l’attractivité de cette filière. Il s’agit ainsi de prendre en considération le passé, le présent mais aussi l’avenir de l’anesthésie en France.
Le champ de compétence de l’IADE est réellement transversal. Ces professionnels ne surveillent pas, mais ils pratiquent l’anesthésie. Les textes et décrets permettent et organisent la prise en charge globale des patients qui leur sont confiés. L‘autonomie médicalement encadrée existe largement lorsqu’un médecin anesthésiste supervise 2 salles d’intervention et une SSPI voisine avec un/une IADE dans chaque salle. Dans les SMUR ils assurent en autonomie les transports infirmiers inter hospitalier qui sont particulièrement décisifs en ces périodes de pandémie. Aucune autre profession paramédicale n’a actuellement ce degré d’autonomie et de responsabilité dans la prise en charge de ses patients.
Le Collège infirmier français se joint donc à la SFAR, à l’International Council of Nurses et l’International Federation of Anesthetist Nurses (membre de l’OMS) pour soutenir et reconnaître la qualité de soins et la prise en charge clinique optimale assurée quotidiennement par l’exercice en pratique avancée des IADE.
Le CIF estime que les IADE ont leur place dans le texte qui sera voté de façon imminente par l’Assemblée nationale.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre des Solidarités et de la santé l’expression de nos remerciements pour votre écoute.
Marie-Claude GASTE
Présidente du CIF